Le HPV : Répandu et encore trop méconnu

Billet Prévention Santé

03 mai 2022

L’infection par le HPV (pour Papillomavirus Humain) est la plus fréquente des infections sexuellement transmissibles. Cette famille de virus se transmet presque uniquement par le contact sexuel y compris les pratiques orales. Chacune et chacun peut y être exposé quelle que soit sa sexualité.

Les préservatifs n’apportent qu’une protection imparfaite.

On connait plus de 200 différents types (ou génotypes) de HPV dont 120 sont parfaitement identifiés et séquencés. Certains infectent la peau, d’autres les muqueuses génitales.  Ils sont classés en trois groupes : les HPV de types cutanés, les HPV de types cutanés et génitaux à faible risque cancérigène et pour une douzaine d’entre eux des HPV à haut risque cancérigène.

Si la plupart du temps l’infection virale est naturellement éliminée par le système immunitaire, dans 10% des cas elle persiste et peut engendrer des années plus tard des lésions des muqueuses qui peuvent évoluer vers un cancer : col de l’utérus, vagin, vulve, anus, pénis, cavité orale (base de la langue, amygdales), larynx, (6400 nouveaux cas par an au total en France.)

Les deux moyens de protection actuels sont :

  • la vaccination qui s’adresse :
    • aux adolescents des deux sexes de 11 à 14 ans révolus (2 doses) avec un rattrapage possible entre 15 et 19 ans révolus (3 doses),
    • aux immunodéprimés,
    • et jusqu’à 26 ans aux hommes ayant des relations homosexuelles.
  • le dépistage des lésions précancéreuses réalisé par le médecin traitant ou le gynécologue (frottis vaginal, test HPV-HR après 30 ans) ou encore par un dermatologue, un urologue ou un ORL.

En France la couverture vaccinale progresse mais reste insuffisante (32,7 % des filles de 16 ans ont un schéma vaccinal complet *).

L’effort d’information et de conseil pour la promotion de la vaccination chez les adolescents des deux sexes et des personnes à risque , d’une surveillance et d’un dépistage réguliers doivent être accentués afin de réduire  significativement dans les années à venir le nombre de nouveaux cas de ces  cancers viro induits.

 

Dr. Jean-Pierre Giordanella – Médecin de Santé Publique – Directeur de la Stratégie Médicale de Santé Cie

 

*Santé Publique France – Bulletin de SP – Mai 2021